Introduction

Installation du SM2 sur l’aéroport de Bastia Poretta, © Roland Seitre/ Aéro Biodiversité

Le programme Vigie-Chiro a été mis en place par le Museum national d’Histoire naturelle (MNHN) dans le but d’obtenir un grand nombre de données sur les chauves-souris grâce à des participations citoyennes. Un enregistreur d’ultra-sons permet de capter les cris des chauves-souris. Après une analyse acoustique grâce au logiciel Tadarida, il est possible de savoir quelles chauves-souris étaient présentes, avec des taux de certitude variables indiqués par le logiciel.

Le protocole Vigie Chiro Point Fixe instauré depuis 2014 enregistre tous les cris sur une nuit entière en un lieu donné. L’enregistreur passif est installé au sein d’une maille d’observation et le micro capte les ultrasons émis par les chauves-souris qui passent à proximité.

Pourquoi s’intéresser aux chauves-souris sur les aéroports ?

Taphien de Maurice (Taphozous mauritianus),Aéroport Réunion Roland Garros,© R.Seitre/Aéro Biodiversité

Les chauves-souris sont des espèces essentielles aux écosystèmes et indicatrices de la qualité de leur environnement. En effet, elles chassent la nuit les insectes dont le nombre et la diversité sont de plus en plus conditionnés par l’influence de l’Homme (produits phytosanitaires, suppression de zones humides…).

Pour chasser et se déplacer, elles utilisent un système d’écholocation : émissions d’ultrasons qui “rebondissent” pour informer sur la présence de proies ou d’obstacles. La présence des chauves-souris est nettement dépendante de la présence de leurs proies et de la structure de la végétation. Les aéroports sont principalement recouverts d’espaces ouverts comme les prairies. Ces grandes étendues sont propices à la chasse de certaines espèces de chauves-souris.

Les données récoltées par l’association sur les aéroports sont compilées par le MNHN avec les données récoltées sur l’ensemble du territoire français et permettent d’effectuer des comparatifs. Les enregistrements nocturnes des ultrasons des chauves-souris font évoluer rapidement les connaissances sur ce groupe discret.

Comment ?

SM2 posé sur l’aéroport de Castres-Mazamet,© Julia Seitre/Aéro Biodiversité

Un enregistreur de type SM2 ou SM4 est positionné sur un point préalablement choisi durant deux périodes de l’année : une première fois entre 15 juin et le 31 Juillet et une seconde fois entre le 15 Août et le 30 Septembre, avec un minimum d’un mois d’écart entre chaque nuit d’enregistrement.

Le micro relié au SMBat va enregistrer les sons émis par chaque individu passant à proximité de l’enregistreur durant la nuit d’écoute passive. Une fois le matériel récupéré, les données sont téléchargées sur un site dédié du Museum où l’analyse par le logiciel Tadarida permettra des déterminations automatisées.

Au vu des résultats renvoyés, il nous est possible de déterminer les cortèges d’espèces occupant le site étudié. Au cours du temps, les identifications sont confirmées et nous pouvons assurer un suivi temporel de leur présence.