70 terrains aéronautiques et 3 compagnies aériennes, membres d’Aérobiodiversité, s’engagent en faveur de la biodiversité.
En 2023, Aéro Biodiversité poursuit sa croissance en accueillant 70 plateformes, dont un premier groupe industriel : Daher. L’association connaît également un tournant majeur avec l’intégration de son label aérobio à la Stratégie Nationale Biodiversité 2030.
Les 500 aérodromes que compte la France sont recouverts à plus de 70% d’espaces verts dont des prairies semi-naturelles, constituant de véritables refuges pour de nombreuses espèces animales et végétales.
Depuis 10 ans, Aéro Biodiversité a pour objectif d’évaluer, de valoriser et d’améliorer la biodiversité des terrains aéronautiques, en France métropolitaine et en outre-mer.
L’association publie son rapport national annuel regroupant ses inventaires et ses actions d’accompagnement auprès des plateformes partenaires.
Les 27 nouveaux membres d’Aéro Biodiversité en 2023 :
12 aéroports et aérodromes : Béziers Cap d’Agde, Calvi, Cannes Mandelieu, Cherbourg, Figari, Nîmes, Toulouse-Francazal, Rodez Aveyron, Vatry & les aérodromes Jean-Bapiste Salis et de Chateaudun.
1 Fédération aéronautique : la FFP (Fédération Française de Parachutisme) est la quatrième Fédération à rejoindre l’association avec l’aéroport de Lannion et l’aérodrome de Bouloc-en-Quercy.
11 aérodromes FFA : Joigny, Semur en Auxois, Montbéliard, Toulouse-Lasbordes, Castelnau-Magnoac, Alès Deaux, Pérouges-Meximieux, Angers Marcé, Falaise, Bordeaux Léognan et Nancy Essey.
2 aérodromes ADP : Meaux et St-Cyr-l’Ecole.
1er industriel : le groupe DAHER (Tarbes)
Les activités d’Aéro Biodiversité couvrent ainsi l’ensemble du territoire métropolitain ainsi que trois départements d’Outre-Mer cette année (Guadeloupe, Martinique et Saint-Martin). La région Occitanie est la plus prospectée par l’association, avec 14 terrains en 2023.
Depuis la création de l’association en 2015, ce sont au total 93 terrains qui ont fait le choix de participer à la démarche.
25 000 données d’inventaire en 2023 et 100 000 données collectées depuis 2015 !
L’équipe de naturalistes salariés d’Aéro Biodiversité compte 21 collaborateurs en 2023 : elle est chargée d’assurer l’évaluation et le suivi de la biodiversité, d’animer les programmes de sciences participatives et d’accompagner les plateformes partenaires vers une démarche de préservation et d’amélioration de la biodiversité.
Les naturalistes se déplacent en binôme – généralement un spécialiste en ornithologie et un en botanique – 2 à 3 fois par an sur chaque plateforme. Les visites s’effectuent en avril, juin et septembre (et en février, juin et octobre pour les Antilles).
Trois activités essentielles : inventorier, améliorer et sensibiliser
L’une des activités fondamentales de l’association est d’inventorier la biodiversité présente sur les terrains aéronautiques, des zones peu prospectées d’un point de vue naturaliste par rapport à la richesse en biodiversité qui peut être présente.
Les observations collectées par Aéro Biodiversité sont importantes pour acquérir une meilleure connaissance de la biodiversité ordinaire en France et alimenter les bases de données scientifiques au niveau national. Ce sont ainsi 25 000 données qui ont été collectées en 2023 et portées à l’inventaire national du patrimoine naturel (INPN), portail de diffusion de la connaissance de la biodiversité française administré par le Muséum national d’histoire Naturelle (MNHN).
Les méthodes de l’association reposent sur des protocoles de sciences participatives (SPIPOLL, Vigie-Chiro, EPOC…)[1], validées par son Comité scientifique rattaché au MNHN. Ces protocoles permettent de suivre l’évolution de la biodiversité observée et surtout de faire participer les différents publics associés à la démarche (personnels aériens, partenaires, scolaires…).
Par ailleurs, des collaborations avec des associations naturalistes ou des structures locales sont mises en œuvre sur le terrain par l’association mais aussi pour les plateformes (LPO, Groupe Chiro Corse, Bretagne Vivante ou encore le Parc National de Guadeloupe…).
En partant de cette démarche scientifique, des recommandations de gestion des prairies aéroportuaires sont faites aux gestionnaires dans le but de protéger et d’améliorer la biodiversité. La sensibilisation aux enjeux de la préservation de la biodiversité représentent une partie essentielle des travaux de l’association et est assurée par la présentation des protocoles mais également par des animations.
« Il nous reste encore bien des chantiers à approfondir ou à solidifier : mieux connaître l’état des sols et sous-sols des prairies aéronautiques, à la fois sur le plan biologique et éco-toxicologique, mesurer leur capacité, certainement élevée, à fixer le carbone, les préserver des agressions diverses, mais également élargir nos travaux à des préoccupations européennes voire internationales. Donnons-nous rendez-vous à notre rapport de l’année prochaine pour faire le point sur l’avancée de ces préoccupations importantes. »
François Bouvier, Président du Comité scientifique Aéro biodiversité.
Des actions renforcées en faveur de la biodiversité
Le label aérobio
Créé en 2021, le label aérobio consiste à valoriser le travail et l’engagement des aéroports inscrits dans la démarche de protection de la biodiversité. Les candidatures au label sont étudiées par l’équipe puis par le Comité scientifique de l’association, auquel revient la décision d’attribution du label de façon éthique et indépendante. Ce dernier est attribué pour une durée de 3 ans.
Le 9 février 2023, six plateformes ont obtenu le label lors d’une cérémonie au MNHN à Paris : les aéroports d’Ajaccio , de Bastia, de Tours Val-de-loire, de Carcassonne-Sud-de-France, Paris Charles-De-Gaulle, et celui du Golfe de SaintTropez.
Le label aérobio s’inscrit désormais dans la Stratégie Nationale Biodiversité 2030, présentée par le gouvernement le 27 novembre 2023, avec « pour objectif de réduire les pressions sur la biodiversité, de protéger et restaurer les écosystèmes et de susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité ». Le texte fixe des objectifs à l’horizon 2030 du nombre de terrains aéronautiques adhérents à la démarche de l’association Aéro Biodiversité ainsi que du nombre d’aéroports labellisés à l’horizon 2030.
« Notre rapport annuel illustre comment la reconnaissance de l’État et le label « aérobio » renforcent notre capacité à réaliser des progrès significatifs dans la coexistence harmonieuse entre l’aviation et la biodiversité. C’est un appel à la communauté internationale, aux partenaires de l’industrie aéronautique, aux passagers aériens, aux personnels aéroportuaires et à chacun de nous, à soutenir cette vision d’un futur où nos cieux sont des havres de biodiversité préservée. »
Lionel Guérin, Président d’Aéro Biodiversité
Journée d’échanges Aéro Biodiversité / DGAC / UAF le 10 mai 2023
Sur le thème « Biodiversité des prairies aéroportuaires, une richesse à développer », cette journée s’est tenue dans les locaux de la DGAC et a rassemblé plus de 150 acteurs de l’aérien autour de la question de la préservation de la biodiversité aéroportuaire. L’objectif étant de sensibiliser les professionnels de l’aérien sur ce sujet. Préserver et améliorer la biodiversité tout en préservant la sécurite des biens et des personnes.
L’engagement d’Aéro Biodiversité en faveur des insectes pollinisateurs
Les pollinisateurs jouent un rôle crucial dans la production alimentaire car sans eux, la plupart des fruits, des légumes et des aromates disparaîtront.
Il existe aujourd’hui plus de 9000 espèces d’insectes pollinisateurs en France métropolitaine. Or les insectes connaissent un déclin croissant depuis les dernières décennies : les scientifiques s’accordent sur une sixième extinction de masse du vivant et une récente étude montre que 40% des espèces d’insectes pourraient être menacés d’extinction au cours des prochaines décennies (Sánchez-Bayo & Wyckhuys, 2019).
Dans ce contexte alarmant, l’association Aéro biodiversité poursuit son engagement et accompagne les terrains aéronautiques membres de l’association dans la démarche associative déclinée en 3 axes :
- Evaluer : En 2023, ce sont plus 300 collections (photographies) SPIPOLL qui ont été faites par les salariés de l’association permettant ainsi de collecter plus de 2000 données INPN à travers les plateformes aéroportuaires partenaires de l’association.
- Améliorer : L’association émet chaque année des préconisations de gestion, en concertation avec les acteurs des terrains aéronautiques, à destination des gestionnaires d’espaces verts des plateformes partenaires : implantation des jachères fleuries, alternatives à l’implantation de ruches… (de récentes études ont démontré qu’il s’agissait en réalité d’une démarche pouvant être contreproductive pour la conservation des insectes pollinisateurs sauvages et de leurs habitats)
- Faire connaitre : Impliquer les volontaires grâce aux protocoles de sciences participatives SPIPOLL, et mieux comprendre l’interaction entre les insectes pollinisateurs et les plantes.