En France, les surfaces aéroportuaires représentent environ 500 km2 dont 2/3 de prairies quasi naturelles. Partant du constat que ces espaces verts naturellement protégés sont des ressources précieuses, Aéro Biodiversité accompagne les aéroports et aérodromes afin de mieux connaître, préserver et améliorer leur biodiversité.
Fondée en 2013 par Lionel Guérin, l’association se compose d’un conseil d’administration, d’un conseil scientifique – présidé par François Bouvier rattaché au MNHN et d’une équipe sur le terrain d’une directrice Hélène Abraham, de 4 naturalistes salariés et 6 saisonniers. Elle compte aussi de nombreux membres dont la Direction Générale de l’Aviation Civile, les régions Occitanie, Bretagne et Normandie, les compagnies aériennes Air France, Air Corsica, Air Saint Pierre, les fédérations UAF&FA, FFA, FFPLUM et 37 aéroports et aérodromes en France métropolitaine et, depuis 2018, en outremer.
Aéro Biodiversité a ainsi pour vocation de rassembler des acteurs publics et privés afin de contribuer à améliorer la biodiversité et sensibiliser les acteurs, collectivités, passagers aériens, personnels aéroportuaires, autour de cet objectif essentiel du maintien de la vie.
La démarche scientifique de l’association consiste à inventorier la faune et la flore des aéroports sur la base de protocoles réalisés en science participative*, définis par le Muséum national d’Histoire naturelle et validés par son comité scientifique autonome. Les équipes de naturalistes professionnels d’Aéro Biodiversité se déplacent 3 fois par an (en Avril, juin et septembre) sur chaque plateforme partenaire pour relever, cartographier les espèces observées et échanger avec les personnels afin d’améliorer la biodiversité.
Une fois collectées, les observations font l’objet d’un rapport annuel par terrain aéronautique ainsi qu’un rapport global disponible sur le site, avec la possibilité de suivre l’évolution des résultats année après année. Elles permettent également d’alimenter les bases de données nationales sur la biodiversité.
Les 37 plateformes aéroportuaires couvertes par Aéro Biodiversité en 2021 – contre 20 en 2020 -, témoignent de l’engagement des aéroports et des aérodromes pour la protection de leur environnement. Le maillage de ces véritables archipels de vie constitue un réservoir qu’Aéro Biodiversité souhaiterait intégrer dans la trame verte en France.
Aéro Biodiversité a également créé cette année un label aérobio très exigeant délivré, par son comité scientifique, aux aéroports partenaires répondant aux critères requis.
« Durant ces 7 années, vous avez montré que les prairies des aéroports représentent des ressources naturelles parfois ignorées. Il est important d’expliquer l’importance de la préservation de la nature pour l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. La DGAC est un partenaire important du Ministère de la Transition écologique, et est un partenaire de la première heure de l’association. Nous sommes ravis de constater l’engagement environnemental du secteur aérien y compris les compagnies aériennes, l’union nationale des aéroports, la fédération aéronautique, et ce avec le soutien des collectivités territoriales et des associations.» témoigne Marie-Laure Métayer, adjointe au Directeur de l’eau et de la biodiversité au Ministère de la Transition Écologique.
« Depuis 7 ans notre association constituée de 37 aéroports, de compagnies aériennes, de la Direction Générale de l ‘Aviation Civile, du Muséum national d’Histoire naturelle, de l’UAF, de la FFA, de la FFPlum, des régions Occitanie, Bretagne et Normandie travaillent à connaître, améliorer et à faire connaître la biodiversité des plateformes aéroportuaires. Nos naturalistes salariés diplômés organisent les travaux sur le terrain en collaboration étroite avec les personnels aéroportuaires, ce qui nous a permis de cumuler plus de 50 000 données en 7 ans de travail, avec une belle représentation des espèces vivantes présentes en France. » déclare Lionel Guérin, Président d’Aéro Biodiversité.
« Les membres du comité scientifique accompagnent les équipes de terrain. Nous suivons des protocoles partagés sur d’autres lieux, ce qui permet de comparer avec ce qui passe ailleurs que sur les zones aéroportuaires. C’est une approche scientifique rigoureuse. Des espèces menacées sont observées, à titre d’exemple Orly abrite la seule colonie de moineaux friquets d’Île-de-France. » souligne François Bouvier, Président du comité scientifique d’Aéro Biodiversité, rattaché au MNHN.
« À l’occasion de l’UICN, les aéroports et aérodromes ont été présentés comme l’un des principales réserves de la biodiversité en France. Je suis frappé par la maturité des acteurs de l’aérien sur les enjeux environnementaux comme dans le cas de l’arrêt du glyphosate. On a à la fois un gisement de biodiversité et de bonne volonté, de modernisme. On peut imaginer être encore plus ambitieux, grâce notamment aux actions d’Aéro Biodiversité », constate Damien Cazé, Directeur général de la DGAC.
CHIFFRES CLÉS 2021
Nombre d’espèces observées depuis le début de l’association :
• 50 000 données dans la base depuis 7 ans
• 9 000 observations d’invertébrés
• Plus de 1 400 espèces de plantes recensées sur environ 6 000 espèces en France métropolitaine
• 268 oiseaux différents sur environ 570 espèces en France métropolitaine
• 28 chiroptères (chauve souris) sur environ 38 espèces en France métropolitaine + Réunion
• 20 reptiles sur environ 40 espèces en France métropolitaine
• 16 amphibiens sur environ 40 espèces en France métropolitaine