La compagnie aérienne Air Saint-Pierre et l’aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche ont rejoint en début d’année l’association HOP! Biodiversité afin, comme les autres partenaires, de participer à l’identification, la protection et la valorisation de la biodiversité présente au sein de leur milieu aéroportuaire. Ainsi et pour la première fois, des intervenants situés hors de la France Métropolitaine, où les richesses aéroportuaires sont aussi différentes que leur préservation est importante, adhèrent à l’association.
Visite de terrain à l’aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche
Invitée par ses partenaires Air Saint-Pierre et la Direction Générale de l’Aviation Civile qui est gestionnaire de la plateforme, l’association HOP! Biodiversité, représentée par Julia et Roland Seitre, s’est rendue sur l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, seul territoire français en Amérique du Nord, pour y réaliser une première série d’observations au sein de l’aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche.
Ce dernier a été construit à proximité de la ville il y a vingt ans. Les travaux nécessaires à l’établissement de la piste ont largement modifié l’environnement naturel puisqu’il a fallu remblayer une zone humide en décaissant des collines avoisinantes. L’aéroport a conservé la particularité d’être très pourvu en zones humides, avec ses nombreux étangs, reliés à la mer et peuplés entre autres d’ombles de fontaine. Et, fait assez unique pour être signalé : de la tour de contrôle, il n’est pas rare d’observer le souffle d’une baleine ou d’un rorqual, voire des bancs de dauphins ou d’orques.
Une biodiversité surprenante et variée
La zone réservée de l’aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche couvre 78 hectares dont 57 hectares d’espaces non bâtis, soit 73% de la superficie totale de la zone. Ces espaces verts sont constitués à la fois de zones remblayées sur lesquelles la végétation native reprend petit à petit sa place, de zones de landes boréales quasi intactes (dominées par la bruyère locale et les rhododendrons blancs du Groenland), et de futaies de sapins baumiers.
Seules les zones proches des bâtiments sont constituées de pelouses tandis que les bords de la piste ont été semés d’un mélange de graminées et sont tondus une fois par an à l’automne. Outre la visibilité nécessaire au trafic aéroportuaire, cette fauche permet d’éviter la croissance des petits arbres qui compliqueraient le dégagement de la neige en hiver voire provoqueraient, avec le vent, les accumulations ou congères.
L’association a travaillé pendant une semaine avec des personnels des différents services de l’aéroport sur le terrain, établissant des relevés biologiques qui montrent cette belle variété végétale des régions subarctiques, mais aussi une certaine diversité d’espèces d’oiseaux. Si la reproduction d’une dizaine d’espèces aviaires parmi lesquelles le pluvier semipalmé, l’alouette haussecol (rare sur l’île), la bécassine et le chevalier grivelé, ne pose pas de problème sérieux en termes de sécurité aéronautique, l’abondance ponctuelle de goélands argentés et à bec cerclé impose un travail d’effarouchement aux agents de la gestion du risque animalier.
Roland Seitre, Directeur de HOP! Biodiversité, a déclaré : « La motivation des personnels de l’aéroport comme celle des services de l’État à poursuivre, y compris par la science participative, le suivi de ces données, montre l’attachement des insulaires à leur terre. Nous remercions Air Saint-Pierre et la Direction Générale de l’Aviation Civile, gestionnaire de la plateforme et tous les participants au programme, pour leur accueil, leurs actions et leur engagement dont ils peuvent être fiers. »