En 2018 et 2019, les relevés non géo-référencés de ce protocole comptaient 3542 « événements » impliquant 17046 oiseaux et 107 espèces sur les plateformes aéroportuaires suivies par l’association. Les grands groupes d’individus concernent des espèces d’oiseaux grégaires formant des bandes compactes tels que les étourneaux, les moineaux, les hirondelles, les martinets, le Choucas des Tours, et à quelques occasions la Grive litorne et le héron garde-bœufs. A noter qu’avec des relevés hivernaux, la liste serait plus étoffée : laridés, limicoles, passereaux…
Le graphique suivant montre clairement que les oiseaux sont beaucoup plus nombreux dans la hauteur de végétation des catégories A et B (74% des événements notés comptant 80% des oiseaux). L’abondance est supérieure en dessous de 5cm de végétation car les oiseaux les plus grégaires se concentrent dans les zones les plus arasées. La hauteur de végétation >50cm est la moins attractive, elle ne présente que 12% du nombre d’oiseaux et 9% des évènements

Nombres d’événements et d’oiseaux par catégorie de hauteur de végétation (A : 0-5cm, B : 5-20cm, C : 20-50cm et D : >50cm). Données de 2018-2019
Les résultats peuvent être affinés par groupes d’espèces, visant notamment les 2 groupes les plus souvent rencontrés sur les aéroports partenaires (Etourneaux, Corvidés et Pigeons) mais aussi les groupes les plus à risque de collision (Rapaces, Laridés, Hirondelles et Martinets).
Le graphique suivant montre plus des ¾ des oiseaux des 3 groupes les plus communs sont observés dans les catégories A et B, et les Pigeons encore plus souvent sous 5cm. Rapaces et Laridés préfèrent aussi ces catégories de végétation en dessous de 20cm.

Effectifs d’oiseaux par groupes d’espèces et par catégorie de hauteur de végétation. A : 0-5 cm ; B : 5-20 cm ; C : 20-50 cm ; D : > 50 cm. Données de 2018 et 2019.
CONCLUSION :
Ces résultats sont cohérents avec les pratiques de gestion des prairies de l’aéroport favorisant une fauche haute recommandée par la DGAC. Ils orientent aussi la réflexion vers la possibilité de ménager des espaces de végétation plus haute, voire buissonneuse, favorables à la biodiversité dans certaines zones des aéroports lorsque celles-ci ne sont pas en conflit avec d’autres impératifs de sécurité ou de sûreté.
Des plans de gestion détaillés peuvent être élaborés prenant en compte les activités aéronautiques, avec des possibilités d’attraction des oiseaux par des zones de végétation moins haute loin des pistes, par l’établissement d’équilibres écologiques diminuant le risque de pullulation de certaines espèces.